<\/span><\/h2>\n\n\n\nPendant la pr\u00e9histoire, le sanglier \u00e9tait r\u00e9pandu non seulement dans les Pyr\u00e9n\u00e9es, mais aussi dans les vall\u00e9es et les plaines environnantes. Il avait des pr\u00e9dateurs naturels comme le l\u00e9opard des cavernes et, bien s\u00fbr, nos anc\u00eatres. Peu \u00e0 peu, la pression de la chasse et l'introduction des ch\u00e8vres domestiques l'ont rel\u00e9gu\u00e9 dans les zones les plus montagneuses. Au d\u00e9but du 19\u00e8me si\u00e8cle, il \u00e9tait abondant dans les Pyr\u00e9n\u00e9es, mais la chasse pour ses grands bois a r\u00e9duit le nombre d'individus. Vers 1880, il ne restait plus qu'une population isol\u00e9e \u00e0 Ordesa. Dans les populations de peu d'individus appara\u00eet la \"consanguinit\u00e9 g\u00e9n\u00e9tique\", c'est-\u00e0-dire l'amplification de certaines maladies qui seraient dilu\u00e9es dans une population plus importante. En 1913, la chasse a \u00e9t\u00e9 interdite et le parc national de la vall\u00e9e d'Ordesa a \u00e9t\u00e9 cr\u00e9\u00e9 en tant que zone prot\u00e9g\u00e9e. En 1972, on estimait la population \u00e0 moins de 50 sp\u00e9cimens, en concurrence pour l'espace et la v\u00e9g\u00e9tation avec d'autres ongul\u00e9s de la r\u00e9gion tels que le mouflon ou le mouflon d'Am\u00e9rique. En 1981, un d\u00e9clin alarmant a \u00e9t\u00e9 constat\u00e9 et quelques ann\u00e9es plus tard, en 1993, un plan de r\u00e9tablissement de l'esp\u00e8ce a commenc\u00e9 \u00e0 \u00eatre g\u00e9r\u00e9 dans le cadre d'un projet LIFE. Trois femelles ont \u00e9t\u00e9 captur\u00e9es dans le but de les croiser avec des m\u00e2les d'autres sous-esp\u00e8ces de bouquetins ib\u00e9riques, connues sous le nom de \"bouquetins des Pyr\u00e9n\u00e9es\". hybridation<\/strong>. L'id\u00e9e est de rel\u00e2cher les trois femelles dans la nature, avec des m\u00e2les ib\u00e9riques r\u00e9introduits. Deux des femelles meurent de vieillesse, et la troisi\u00e8me, \u00e9quip\u00e9e d'un \u00e9metteur radio, est retrouv\u00e9e morte apr\u00e8s avoir \u00e9t\u00e9 heurt\u00e9e par une branche de sapin. D'ailleurs, ce sp\u00e9cimen, appel\u00e9 Celia, peut \u00eatre vu \"naturalis\u00e9\" au centre d'accueil des visiteurs de la municipalit\u00e9 de Torla-Ordesa. Dans d'autres mus\u00e9es espagnols et europ\u00e9ens, on peut voir des restes de bucardos, comme des bois ou d'autres sp\u00e9cimens naturalis\u00e9s.<\/p>\n\n\n\nMais ce n'est pas la fin de l'histoire...<\/p>\n\n\n\n
<\/span>Tentatives de clonage g\u00e9n\u00e9tique <\/span><\/h2>\n\n\n\nEn 1990, Michael Crichton \u00e9crit le roman Jurassic Park, dont l'histoire consiste \u00e0 \"ressusciter\" des dinosaures disparus \u00e0 partir des cellules sanguines de ces reptiles. Ces cellules se trouveraient dans le tube digestif d'insectes parasites fossiles pi\u00e9g\u00e9s dans l'ambre. Cette technique est appel\u00e9e clonage g\u00e9n\u00e9tique <\/strong>Et toute cette histoire n'est pas un \"roman\". Apr\u00e8s de nombreuses tentatives infructueuses, la science a r\u00e9ussi \u00e0 cloner la c\u00e9l\u00e8bre brebis Dolly en 1996. La m\u00eame chose a \u00e9t\u00e9 tent\u00e9e avec le bulot. Avant que notre \"Celia\" ne soit rel\u00e2ch\u00e9e, des \u00e9chantillons de tissus ont \u00e9t\u00e9 pr\u00e9lev\u00e9s pour \u00eatre congel\u00e9s. En 2003, le CITA (Centro de investigaci\u00f3n y Tecnolog\u00eda Agroalimentaria de Arag\u00f3n) a r\u00e9alis\u00e9 un projet de clonage. En quoi consistait-il ? Le mat\u00e9riel g\u00e9n\u00e9tique (ADN) de Celia a \u00e9t\u00e9 extrait des cellules congel\u00e9es. Simultan\u00e9ment, le mat\u00e9riel g\u00e9n\u00e9tique d'\u0153ufs de ch\u00e8vres domestiques a \u00e9t\u00e9 extrait et remplac\u00e9 par l'ADN de Celia. Cet \u0153uf contenant l'information g\u00e9n\u00e9tique de Celia a \u00e9t\u00e9 introduit dans l'ut\u00e9rus d'une femelle hybride de ch\u00e8vre domestique et de bouquetin provenant de la population des ports de Tortosa-Besseit. Pour se faire une id\u00e9e, environ 350 embryons ont \u00e9t\u00e9 implant\u00e9s dans pr\u00e8s de 60 ch\u00e8vres. Seules 7 ch\u00e8vres sont tomb\u00e9es enceintes et une seule femelle a eu une gestation correcte. Elle a donn\u00e9 naissance \u00e0 un chevreau, g\u00e9n\u00e9tiquement identique \u00e0 Celia, mais qui est mort quelques minutes plus tard en raison de probl\u00e8mes respiratoires. Il est possible que ces pathologies soient dues \u00e0 la consanguinit\u00e9. <\/p>\n\n\n\nVoici \u00e0 quoi ressemble l'ADN, la mol\u00e9cule o\u00f9 se trouve toute l'information g\u00e9n\u00e9tique d'une esp\u00e8ce. Cette information se trouve dans chaque cellule d'un organisme animal ou v\u00e9g\u00e9tal. Cette information se trouve dans chaque cellule d'un organisme animal ou v\u00e9g\u00e9tal. Source : Pixabay : Pixabay.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\nLa science ne dispose que du mat\u00e9riel g\u00e9n\u00e9tique d'une femelle, \u00e2g\u00e9e, st\u00e9rile, avec une forte consanguinit\u00e9 et des cardiopathies r\u00e9v\u00e9l\u00e9es \u00e0 l'autopsie. Il serait possible d'essayer de r\u00e9cup\u00e9rer le mat\u00e9riel g\u00e9n\u00e9tique d'un sp\u00e9cimen conserv\u00e9 dans les mus\u00e9es. Mais, la controverse est servie, vaut-il la peine d'investir du temps et de l'argent pour \"ressusciter\" cette sous-esp\u00e8ce de bouquetin, ou peut-\u00eatre poursuivre la r\u00e9introduction de la sous-esp\u00e8ce hispanique, comme cela a \u00e9t\u00e9 fait en 2014 dans les Pyr\u00e9n\u00e9es ? Ceci sans tenir compte de la surpopulation de mouflons ou de daims que nous avons dans cette zone et de la concurrence cons\u00e9quente qu'ils pourraient avoir avec le \"bucardo clon\u00e9\".<\/p>\n\n\n\n
<\/span>Qu'en est-il des autres sous-esp\u00e8ces de bouquetins ib\u00e9riques ?<\/span><\/h2>\n\n\n\nNous avons d\u00e9j\u00e0 entendu l'histoire de la sous-esp\u00e8ce pyr\u00e9n\u00e9enne, le bucardo. Une autre sous-esp\u00e8ce, le lusitanien, a connu le m\u00eame sort. Elle s'est \u00e9teinte en 1890 en Galice et en 1892 au Portugal. Actuellement, deux sous-esp\u00e8ces peuplent la p\u00e9ninsule : le bouquetin de Gredos et le bouquetin hispanique. La premi\u00e8re se trouve dans la zone centrale de la p\u00e9ninsule et la seconde dans la zone m\u00e9diterran\u00e9enne. <\/p>\n\n\n\nSur cette carte de r\u00e9partition du bouquetin, nous voyons une ligne en pointill\u00e9 qui s\u00e9parerait les deux sous-esp\u00e8ces. Des fl\u00e8ches indiquent \u00e9galement les populations r\u00e9introduites, ainsi que leur population d'origine. Auteurs : Acevedo et Cassinello. <\/figcaption><\/figure>\n\n\n\nLa population estim\u00e9e de ces deux sous-esp\u00e8ces est d'environ 50 000 sp\u00e9cimens, r\u00e9partis dans plus de 27 noyaux. Il y a 16 000 sp\u00e9cimens dans la Sierra Nevada, 8 000 dans le Gredos, 7 000 dans le Maestrazgo, 4 000 dans les sierras de Grazalema et Ronda et 2 000 dans la Sierra Morena. Il ne s'agit pas toujours de grandes populations ; certains sp\u00e9cimens ont \u00e9t\u00e9 transport\u00e9s \u00e0 partir de populations voisines et se sont adapt\u00e9s \u00e0 de nouveaux territoires. C'est le cas des quelque 250 sp\u00e9cimens qui peuplent la montagne de Montserrat, transport\u00e9s dans les ann\u00e9es 1990 depuis le massif des \"Ports de Tortosa-Besseit\" et parfaitement adapt\u00e9s \u00e0 l'espace naturel.<\/p>\n\n\n\nSur le Mulhac\u00e9n (3 479 m, sommet de la Sierra Nevada), il est fr\u00e9quent, les jours d'\u00e9t\u00e9, de voir des sp\u00e9cimens de la sous-esp\u00e8ce hispanique habitu\u00e9s aux randonneurs.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n<\/span>\u00c9cologie et habitudes du bouquetin<\/strong><\/span><\/h2>\n\n\n\nLeur habitat est la montagne, o\u00f9 on les trouve dans des zones \u00e0 fortes pentes et \u00e0 haute altitude. Ce sont des animaux sociaux et, pendant la majeure partie de l'ann\u00e9e, on peut trouver les m\u00e2les d'un c\u00f4t\u00e9 et les femelles et leurs petits de l'autre. En \u00e9t\u00e9, on les trouve g\u00e9n\u00e9ralement \u00e0 des altitudes plus \u00e9lev\u00e9es, o\u00f9 la v\u00e9g\u00e9tation est plus abondante, et en hiver, la neige les pousse dans les vall\u00e9es. En novembre, ils entrent dans la p\u00e9riode de rut. Les m\u00e2les s'affrontent pour la hi\u00e9rarchie du groupe social et pour leur harem de femelles. Le m\u00e2le vainqueur marche la t\u00eate tendue vers l'avant et lib\u00e8re les ph\u00e9romones de l'attraction sexuelle par sa glande anale. Ces substances chimiques induisent l'ovulation chez les femelles. Le m\u00e2le d\u00e9tecte les femelles qui lui conviennent gr\u00e2ce \u00e0 l'odeur de leur urine et sait si elles sont r\u00e9ceptives \u00e0 l'accouplement. Au printemps, la femelle donne naissance \u00e0 un petit qui restera dans le groupe des femelles. Leur r\u00e9gime alimentaire est herbivore et varie en fonction des ressources saisonni\u00e8res. Il se nourrit d'herbes fra\u00eeches, d'arbustes comme le romarin ou le gen\u00e9vrier, de feuilles de pin ou de ch\u00eane vert. <\/p>\n\n\n\nCe jeune m\u00e2le photographi\u00e9 pr\u00e8s du refuge de la lagune de Caldera (3 050 m) dans la Sierra Nevada, compl\u00e8te s\u00fbrement son r\u00e9gime herbac\u00e9 avec de la nourriture de randonneur. <\/figcaption><\/figure>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"En 2000, la derni\u00e8re femelle de cette sous-esp\u00e8ce de bouquetin, qui habitait les Pyr\u00e9n\u00e9es depuis la pr\u00e9histoire, a \u00e9t\u00e9 retrouv\u00e9e sans vie.","protected":false},"author":1141,"featured_media":38650,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"_kad_blocks_custom_css":"","_kad_blocks_head_custom_js":"","_kad_blocks_body_custom_js":"","_kad_blocks_footer_custom_js":"","episode_type":"audio","audio_file":"","cover_image":"","cover_image_id":"","duration":"","filesize":"","date_recorded":"","explicit":"","block":"","filesize_raw":"","_kadence_starter_templates_imported_post":false,"_kad_post_transparent":"","_kad_post_title":"","_kad_post_layout":"","_kad_post_sidebar_id":"","_kad_post_content_style":"","_kad_post_vertical_padding":"","_kad_post_feature":"","_kad_post_feature_position":"","_kad_post_header":false,"_kad_post_footer":false,"_jetpack_memberships_contains_paid_content":false,"footnotes":""},"categories":[3008],"tags":[3066],"series":[],"class_list":["post-38647","post","type-post","status-publish","format-standard","has-post-thumbnail","hentry","category-ecologia-medio-ambiente","tag-pirineos"],"episode_featured_image":"https:\/\/travesiapirenaica.com\/wp-content\/uploads\/2023\/12\/The-famous-bucardo-male-as-photographed-by-Bernard-Clos-in-1981-Reproduced-courtesy-of-1.jpg","episode_player_image":"https:\/\/travesiapirenaica.com\/wp-content\/uploads\/2017\/12\/Caratula-Podcast-Maldita-Montana_1500x1500_72pp-p_.jpg","download_link":"","player_link":"","audio_player":false,"episode_data":{"playerMode":"dark","subscribeUrls":[],"rssFeedUrl":"https:\/\/travesiapirenaica.com\/fr\/feed\/podcast\/maldita-montana","embedCode":"El bucardo, la cabra mont\u00e9s extinguida de los Pirineos<\/a><\/blockquote>