Crêtes des Pyrénées
Dans les Pyrénées, on trouve un grand nombre d'arêtes, de toutes sortes de difficultés et avec une grande variété d'attraits qui nous permettent de enchaîner plusieurs sommets de plus de 3 000 mètres en une seule journée. Dans cet article, nous nous concentrerons sur la façon de débuter dans ce monde, en détaillant cinq propositions d'arêtes, de la moins difficile à la plus difficile, dont l'ascension permet de gravir plusieurs Tresmiles dans différents secteurs des Pyrénées.
👉 Une crête est une ligne de démarcation qui relie généralement un sommet à un autre, bien que l'on puisse trouver différents itinéraires qui aboutissent à un seul sommet. La difficulté de chacune de ces crêtes peut être très relativeToutefois, une série de facteurs seront toujours pris en compte, comme la qualité de la roche, le degré d'exposition ou la présence de marches nécessitant une certaine technique d'escalade.
Nous proposons ci-dessous cinq crêtes idéales pour s'initier à ce type d'itinéraire. Tous ces itinéraires relient plusieurs sommets de plus de 3 000 mètres comme attraction principale, car c'est le moyen le plus rapide de gravir plusieurs Tresmiles au cours d'une même activité. La difficulté des crêtes proposées augmentera au fur et à mesure de la progression, bien qu'elles puissent toutes être réalisées sans matériel d'escalade, mais elles requièrent un certain niveau de maîtrise et d'expérience dans ce type de terrain.
1) Crête de Garmo Negro - Argualas
📋 Caractéristiques techniques : |
Accueil : Spa Panticosa Distance : 12 Km. Différence d'altitude positive : 1.600 m. Difficulté : Sup. facile (F+) Les trois millièmes sont montés : Garmo Negro (3 061), Algas Norte (3 032), Pico Algas (3 036), Algas SE (3 023), et Pico Argualas (3 046). |
Au départ de la station thermale de Panticosa, on effectue l'ascension classique du Garmo Negro, dont l'itinéraire ne présente aucune difficulté. Depuis le sommet, on perd de l'altitude en direction du nord jusqu'au col d'Algas, à 2 960 mètres, d'où une courte montée permet d'atteindre le sommet d'Algas Norte sans aucune complication. À partir de ce point, il y a une courte arête qui ne pose pas de grandes difficultés et dont la progression est très évidente jusqu'à ce que nous atteignions le sommet du Pico Algas. À cet endroit, l'arête devient plus étroite, mais la qualité de la roche est très bonne et la progression n'est pas très difficile. Il est possible de descendre de quelques mètres à la recherche d'un sentier qui flanque l'arête en contrebas, mais la progression le long de l'arête est plus attrayante et permet d'acquérir de l'assurance sur un terrain plus technique. L'arête présente quelques passages un peu exposés, mais les marches sont faciles et la qualité de la roche est sûre.
Une fois que l'on a atteint une brèche, un sentier évident et jalonné nous mène directement au sommet du Pico Argualas, à 3 046 mètres d'altitude. La descente peut se faire directement jusqu'au Collado de las Argualas, en rejoignant l'itinéraire qui monte depuis le Balnerario de Panticosa.
2. Crête de Perdiguero
📋 Caractéristiques techniques : |
AccueilVallée de Lliterola Distance : 18 Km. Différence d'altitude positive: 1.800 m. Difficulté : Sup. facile (F+) Les trois millièmes sont montés : Hito Or. Perdiguero, (3.171) Pico Perdiguero (3.222), Hito Occ. Perdiguero (3.176), Tuca de Lliterola (3.095), Pico Royo (3.121), Punta de Lliterola (3.132), Aguja de Lliterola (3.028) |
L'ascension du Perdiguero commence dans la vallée de Literola et se fait par la voie habituelle. Pour atteindre son sommet, il faut inévitablement passer par le sommet du Hito Oriental del Perdiguero, un autre Tresmil de la liste officielle. Depuis le sommet du Perdiguero, il est possible de descendre de quelques mètres à la recherche du Hito Occidental del Perdiguero, bien qu'il faille ensuite revenir au sommet du Perdiguero pour entamer la crête.
De retour au Perdiguero, nous descendons vers le nord à la recherche du col supérieur de Literola, sur un terrain un peu accidenté mais peu compliqué. Depuis le col, il n'y a qu'une courte montée à franchir jusqu'à la Tuca de Literola, à 3 095 mètres d'altitude. Le terrain est très praticable et le sentier permet d'atteindre sans problème le Pico Royo (3 121 m) et la Punta de Literola (3 132 m). À partir de là, l'arête devient un peu plus étroite, avec de courts flancs le long de l'Ibón Blanco de Literola pour éviter les tronçons les plus difficiles. Peu à peu, nous commençons à perdre de l'altitude, le terrain est plus praticable et les bornes indiquent le bon itinéraire jusqu'à la courte montée qui nous mène à l'Aguja de Literola, à 3 028 mètres d'altitude. À ce moment-là, il ne reste plus qu'à descendre au Collado Inferior de Lietrola et à retourner à la recherche de la vallée qui termine l'itinéraire de montée.
Il est possible de faire l'itinéraire circulaire en utilisant la vallée voisine de Remuñe comme itinéraire de montée ou de descente, mais il faudra alors remonter les 3 km de route qui relient une vallée à l'autre.
3. Crête de Bachimala
📋 Caractéristiques techniques : |
Accueil : Tabernés Hut Distance : 18 Km. Différence d'altitude positive : 1.800 m. Difficulté : Peu difficile (PS) Les trois millièmes sont montés : Pico de la Pez (3 024), Pico del Puerto de la Pez (3 018), Pico Abeillé (3 029), Pico Marcos Feliu (3 057), Pequeño Bachimala (3 061), Punta del Ibón (3 100), Punta Ledormeur (3 120), Gran Bachimala (3 177), Punta del Sabre (3 136) |
Au départ du refuge de Tabernés, nous remontons le ravin de Barranco de Bachimala à la recherche des Ibones qui donnent accès au cirque qui forme l'ensemble de l'arête. En remontant un canal de roches quelque peu décomposées, nous atteignons rapidement la courte arête qui culmine dans les Picos de la Pez. Il s'agit du tronçon le plus difficile de toute l'arête, avec quelques marches de IIIº qui peuvent être franchies avec une certaine agilité. Il est possible de perdre de l'altitude du côté des lacs de Bachimala, puis de remonter par un sentier accidenté et de rejoindre à nouveau l'arête.
Une fois arrivés au sommet de l'Abeillé, à 3 029 mètres, les difficultés diminuent et l'arête devient plus lisse pour ajouter les sommets les plus proches, le Pic Marcos Feliu, le Petit Bachimala, la Punta del Ibón et la Punta Ledormeur. À ce stade, nous rencontrons une plaque lisse du IIº que nous devons descendre à la recherche de la brèche qui sépare la Punta Ledormeur et le Gran Bachimala. L'ascension n'est pas difficile, bien qu'elle soit quelque peu exposée et qu'elle exige une certaine habileté sur ce type de terrain.
Depuis la brèche, il faut faire très attention aux cairns, car le terrain est très accidenté et l'itinéraire jusqu'au Grand Bachimala n'est pas évident. L'itinéraire le plus praticable consiste en un canal étroit, très accidenté, qui se trouve à gauche dans le sens de la marche. Une fois sur le Gran Bachimala, nous suivons l'arête, désormais bien visible, en direction de la Punta del Sabre, à 3 136 mètres d'altitude. En général, l'arête ne présente pas de grandes difficultés techniques, bien que la qualité de la roche ne soit pas très bonne et qu'il faille être très prudent lors de la montée. La descente se fait par la voie normale qui suit l'itinéraire du Collado Señal de Viadós.
4. Crête de Munia
📋 Caractéristiques techniques : |
Accueil : Plaine de Pietramula. Distance : 16 Km. Différence d'altitude positive : 1.900 m. Difficulté : Peu difficile (PS) Les trois millièmes sont montés : Pico de La Munia (3.133)Pequeña Munia (3.096)Sierra Morena (3.090)Pico de Troumouse (3.085)Punta Aires (3.028)Pic Heid (3.022) |
En partant du parking de Pietramula, nous montons au sommet de La Munia par la voie normale, en passant par les Ibones et le Collado de La Munia, et le fameux Cat's Pass. En ce qui concerne ce col, une corde fixe est installée, ce qui facilite l'ascension et surtout la descente, bien qu'il y ait de très bonnes prises pour franchir le col sans avoir besoin d'utiliser la corde.
Une fois au sommet de la Munia, nous descendons à la recherche d'une brèche sur l'arête, qui ne présente jusqu'à présent aucune difficulté. Nous passons le sommet de la Pequeña Munia, tout proche, et descendons à la recherche de la large arête qui mène au sommet de la Sierra Morena, à 3 090 mètres d'altitude. C'est à ce moment qu'apparaît la partie la plus compliquée de l'itinéraire, car il s'agit d'une montée très verticale d'environ 40 mètres. De nombreuses prises facilitent la descente de la première partie. Dans la dernière partie, où la paroi devient plus verticale, une corde fixe permet d'escalader le dernier tronçon, le plus difficile de toute la paroi. Une autre option serait de faire un rappel depuis le sommet, bien que cela ne soit pas strictement nécessaire. Depuis la base, l'accès au Troumouse ne pose aucune difficulté.
Par la suite, l'arête devient plus nette et l'on peut éviter la partie la plus exposée du versant Troumouse jusqu'au sommet du Pic Heid, point où l'arête se termine et où l'on doit tourner pour défaire tout l'itinéraire suivi jusqu'à ce que l'on retrouve La Munia. La qualité du rocher de l'arête est généralement bonne, même si, en évitant certains tronçons, le terrain devient cassant et vertical.
5. Cresta Espadas
📋 Caractéristiques techniques : |
Accueil : Cascade d'Espigantosa. Distance : 18 Km. Différence d'altitude positive : 2.000 m. Difficulté : Peu difficile (PS) Les trois millièmes sont montés : Diente Royo (3.010) , Pico Pavots (3.121), Tuca Forao de la Neu (3.083) , Pico Espadas (3.332), Tuca de Llardaneta (3.311), Tuqueta Roya (3.289), Pico Posets (3.375), Diente de Llardana (3.095) |
En partant du parking de la cascade d'Espigantosa (il est recommandé de passer la nuit au refuge Angel Orús afin de diviser l'ascension en deux étapes), nous montons dans la vallée en suivant le GR11 jusqu'à Ibón de Llardaneta. À cet endroit, nous tournons à droite en suivant une pente verticale jusqu'à ce que nous atteignions facilement le col de Royo, à 3 010 mètres d'altitude. En continuant sur l'arête évidente, en suivant jusqu'à présent un chemin clair, nous atteignons le sommet du Pico Pavots, d'où nous pouvons descendre d'environ 200 mètres pour monter à l'isolée Tuca Forau de la Neu, où nous devrons revenir à l'arête et remonter les mètres que nous avons descendus précédemment.
De nouveau sur l'arête, elle se rétrécit progressivement et gagne en verticalité, franchissant certaines marches un peu difficiles mais avec une bonne qualité de roche. Il s'agit d'une section étroite de l'arête, assez exposée mais généralement peu difficile. Il n'y a que deux longueurs de IIIº, où la qualité du rocher est sûre. Depuis le sommet du Pico Espadas, à 3 332 mètres, nous descendons à la recherche du célèbre col Funambulista qui, malgré son étroitesse, ne présente aucune difficulté si l'on ne souffre pas de vertige.
Une fois le col franchi, on trouve une paroi verticale avec de très bonnes prises (IIIº) qui, une fois franchie, met fin à la difficulté de l'arête, en reliant les sommets suivants et en montant finalement aux Posets. Lors de la descente par le canal profond et la voie normale des Posets, il est possible de faire l'ascension du Diente de Llardana qui, malgré son aspect imposant, n'est pas compliqué à gravir. Il s'agit d'une arête accessible, bien qu'elle nécessite une certaine expérience dans les sections exposées et la capacité de grimper verticalement.
Recommandations pour l'initiation aux Crêtes des Pyrénées
Une fois la proposition des 5 sommets pour débuter dans les Pyrénées complétée, plusieurs facteurs doivent être pris en compte.
⚠️ La difficulté d'une arête peut être très relative et personnelle.Bien qu'ils soient tous répertoriés et classés à des niveaux différents, ils requièrent tous une certaine expérience de la haute montagne, car ils traversent des terrains sauvages, avec beaucoup de pierres, et sont généralement des tronçons lents qui peuvent prendre plusieurs heures à parcourir.
❕ Même si votre niveau ne l'exige pas, il est recommandé d'emporter un équipement d'escalade de base dans tous les cas, afin d'éviter ou de prévenir tout type d'incident. Un casque, de bonnes bottes ou des chaussures avec une bonne adhérence, une corde avec son matériel respectif (mousqueton, sangles, support...), peuvent nous aider à garantir la sécurité sur certaines sections ou étapes de n'importe laquelle de ces arêtes.
📅 La période de l'année recommandée pour essayer ces itinéraires est la suivante de mai à septembreConsultez toujours les pages spécifiques à la montagne pour connaître les conditions et l'état de l'arête.