Explorer les sommets solitaires : les vallées occidentales des Pyrénées
Découvrez la beauté intacte des vallées occidentales des Pyrénées, où des sommets solitaires et des vallées tranquilles vous attendent. Cet article explore des sommets moins connus tels que l'Otsogorrigaina, le Billaré et le Sesques, en détaillant des itinéraires qui promettent une aventure loin des foules.
Les Pyrénées toutes proches cachent une myriade de montagnes où l'on peut trouver la solitude en pleine nature, et des centaines, voire des milliers de sommets sont rarement gravis. En fin de compte, la plupart des gens se concentrent en été dans quelques vallées, et même les endroits les plus touristiques sont solitaires à n'importe quel autre moment de l'année.
Nous avons réfléchi aux grandes montagnes qui, pour une raison ou une autre, sont rarement visitées. Les raisons sont diverses, mais elles tiennent généralement à la proximité d'autres sommets plus connus, à l'absence de refuge abrité, à de longues marches d'approche, à des pentes raides ou à un col difficile. Des inconvénients qui, pour d'autres, ne sont que l'essentiel.
Pour avoir le douteux honneur d'appartenir à cette liste de montagnes oubliées, nous avons pris en compte plusieurs prémisses : être une montagne attrayante, proéminente, différenciée et peu fréquentée dans son importance, essayer de ne pas partager l'itinéraire avec d'autres itinéraires plus populaires tels que ceux menant à un refuge ou à d'autres montagnes plus illustres et essayer de faire en sorte que les principaux massifs soient représentés d'une manière ou d'une autre.
Les vallées occidentales
Cette division comprend les Pyrénées navarraises, les vallées occidentales de Huesca (Ansó, Hecho et Canfranc) et le département français des Pyrénées Atlantiques.
Otsogorrigaina (1 923 m)
Sur la ligne de partage des eaux entre l'Orhi, les deux premiers milliers de mètres à l'ouest, et le massif de Larra, se trouvent plusieurs sommets intéressants. Le plus connu et le plus abrupt est La Kartxela, qui tombe dans la vallée de Belagua. Un peu plus à l'ouest, et plus caché, se trouve l'Otsogorrigaina qui, avec le Barazea/Txardekagaina et la Kartxela, forme un beau cirque de montagnes au sud qui se jette dans la gorge de Mintxate. Otsogorrigaina peut se traduire par Alto del Oso Rojo, bien qu'Otso puisse également se traduire par loup. L'itinéraire le plus facile part du col de Larrau et passe par la crête. Depuis le sud, l'ascension par la Foz de Mintxate est magnifique, mais l'itinéraire le plus sauvage se fait par le versant nord depuis Laugibar.
De Laugibar (Distance : 22 km aller-retour ; durée approximative : 8h00min ; dénivelé : 1.600m)Gite d'etape de la GR10L'itinéraire suit le sentier jusqu'à la passerelle Holtzarte, un pont suspendu avec une chute libre de 150 mètres. L'itinéraire monte ensuite dans le ravin boisé, avant de tourner à gauche sur le sentier qui mène à la cascade de la Pista, désormais hors de la forêt. La partie supérieure est couverte de prairies et peut être parcourue en cross-country.
Billaré (2.318m)
Le Billaré est peut-être la montagne la plus majestueuse du Cirque de Lescun et les concurrents pour ce prix ne manquent pas : Anie, Table des Trois Rois ou Aiguilles d'Ansabere, entre autres. Le site rappelle les Dolomites ou d'autres montagnes des Alpes. Dans une vallée verdoyante et pittoresque, les falaises de calcaire blanc de Billaré et d'autres sommets descendent jusqu'à une hauteur d'environ 1 000 m. C'est précisément sur ce versant que les Aiguilles d'Ansabere ont été construites. C'est précisément sur ce versant, le Cirque de Lescun, que passe l'itinéraire proposé.
De Sanchese (Montée : F ; Distance : 11kms aller-retour ; Durée approximative : 7h00min ; Gain d'altitude : 1250m). L'itinéraire le plus facile pour gravir ce sommet longe l'arête ouest avec quelques passages supérieurs et une cheminée facile (F). Le point de départ est le Plateau de Sanchese, où se trouve une aire de loisirs où l'on peut garer sa voiture. L'itinéraire remonte le ravin de l'Anaye pour gagner ensuite la crête sommitale en direction du sud par une arête rocheuse. Si vous souhaitez marcher, vous pouvez d'abord emprunter le couloir NW jusqu'à la Grand Brèche et de là jusqu'au Billaré (PD), puis redescendre par la voie normale.
Llana de la Garganta (2.599m) et Llana del Bozo (2.566m)
Dans la zone comprise entre le Bisaurín et l'Aspe, il existe une série de sommets très intéressants et beaucoup moins fréquentés que ceux-ci, comme la Sierra de Bernera, Secús, les Picos de la Garganta de Aísa ou les deux Llanas, le Bozo et la Garganta, qui forment avec l'Aspe un trident de pics acérés visibles depuis le Canal de Berdún (Jaca). Il s'agit de deux montagnes très esthétiques, de forme pyramidale au sud, tandis qu'au nord, elles s'abaissent fortement.
De Aísa (Distance : 14 kilomètres aller-retour ; durée approximative : 7 heures ; dénivelé : 1 250 m) Nous nous rendons au parking de Cleta, au bout de la petite route (9 km ; 1 500 m) qui monte dans la vallée. L'itinéraire habituel monte vers les Llanos de Napazal, laisse le refuge de Saleras sur la gauche et monte par la ligne de partage des eaux qui sépare les vallées d'Igüer et de Rigüelo. Après avoir traversé les GR11.1Le sentier continue sur la crête en suivant la route d'Aspe jusqu'à un abreuvoir qu'il quitte pour s'engager à gauche dans la vallée qui mène au col de Napazal et qui sépare les deux sommets. À droite, on atteint la Llana de la Garganta (F+) en franchissant une cheminée facile d'environ 20-25 m. À gauche, on monte à la Llana del Bozo (F) en franchissant une vire facile sur le versant nord qui peut en impressionner plus d'un. La descente de la Llana del Bozo peut se faire en descendant vers le cubilar d'o Cantal (GR11), sans difficulté dans la pente rocheuse raide, puis le col de Bozo. Ne pas essayer de descendre en suivant le ravin. Du col de Bozo, nous suivrons la GR11.1 qui descend jusqu'aux Llanos de Napazal où commence cet itinéraire. Il est fréquent de relier ces deux sommets au sommet voisin d'Aspe, pour compléter la trilogie.
Une autre alternative consiste à emprunter le versant nord, depuis Candanchu ou depuis le parking de Sansanet, en passant par la Chorrota de Aspe (II).
Sesques / L'Escarpu (2.606m)
Le Sesques est un massif colossal, isolé au nord de l'axe pyrénéen. C'est une sorte de Canigó des Pyrénées occidentales. L'ascension de l'un de ses versants représente un effort considérable, car il faut surmonter des pentes importantes sans aucun abri pour diviser l'ascension.
De Etsaut (Distance : 19 kilomètres ; durée approximative : 10 heures ; dénivelé : 2 050 m) l'itinéraire est un aller-retour par le même chemin. L'itinéraire part du village d'Etsaut (575m) et monte à travers la forêt d'Ourtasse, la cabane d'Yese et le col de Lespetouse.
Depuis les Gorges de Bitet (Distance : 15 kilomètres ; durée approximative : 8 heures ; dénivelé : 1 700 m) Il est possible d'y accéder en voiture par une piste jusqu'à 950 m d'altitude, ce qui permet de raccourcir l'approche et de faire un parcours circulaire. La montée la plus courante se fait par la vallée principale jusqu'au bout de la piste (petit parking), puis par le sentier qui monte jusqu'au lac d'Isabe. De là, le sentier monte à gauche, en contournant le lac par une terrasse, puis remonte la vallée à droite, avec une vue sur le sommet ouest, qui est le premier à être gravi. Pour la descente, on peut passer par le col de Sesques, puis par la vallée qui s'ouvre à l'est, en passant par Cujala de Sesques, où les arbres commencent à pousser, et par le refuge Artigue de Sesques.
Pic de Soques (2.716m)
Le Pico de Soques, à l'est du col du Portalet, est situé à la frontière du département français des Pyrénées-Atlantiques. C'est une montagne que l'on voit souvent sur le chemin de Respomuso ou de Pombie, dans le Midi d'Ossau, mais qui entre rarement dans nos plans. Le point culminant ne se détache pas trop sur l'arête escarpée où plusieurs sommets pourraient être reliés, mais il présente des pentes importantes des deux côtés, vers la vallée d'Ossau et le ravin d'Aguas Limpias.
Du Caillou de Soques (Montée : PD- ; Distance : 10 kilomètres ; Durée approximative : 7 heures ; Dénivelé : 1250m) est la plus éloignée, mais aussi la plus difficile de toutes les voies normales. L'itinéraire consiste à remonter d'abord le torrent de Soques, puis à droite, le long du large couloir qui monte vers la brèche de la Dent du Soques. La partie la plus difficile de l'itinéraire consiste à atteindre le sommet du pic, que l'on attaque depuis l'arête sud (PD-).
L'itinéraire le plus facile consiste à gravir l'arête nord (F), à laquelle on accède depuis le barrage de La Sarra par le ravin de Barranco de Aguas Limpias.
Pala de Alcañiz ou Bucuesa (2 765 m)
Le Pala de Alcañiz ou Pico de Bucuesa est une montagne qui passe un peu inaperçue en raison de la proximité d'autres montagnes telles que Collarada, Pala de Ip, Punta Escarra et du vaste répertoire de sommets de la Sierra de Partacua. En sa faveur, il s'agit d'une montagne belle et tranquille. Ce sommet est proche de Peña Retona, le sommet suivant de cet article et qui, depuis Piedrafita de Jaca (PD-) ou Acumuer (F+), partage une grande partie des itinéraires décrits ci-dessous. L'itinéraire proposé est celui qui monte depuis Ibón de Ip, un peu plus compliqué (PD) que depuis Piedrafita ou Acumuer, et que ceux qui ont fait l'ascension de Collarada connaissent sûrement déjà.
De Canfranc Estación (Montée : PD ; Distance : 19 kilomètres ; Durée approximative : 10 heures ; Dénivelé : 1 800 m). Peu après l'estación de Canfranc, il y a un chemin à droite par lequel arrive le Camino de Santiago et qui traverse un pont où l'on peut laisser sa voiture. L'itinéraire remonte la vallée de l'Ip par un sentier balisé jusqu'au réservoir de l'Ip, que l'on contourne par la droite. La paroi ouest face au réservoir est trop difficile et pour atteindre le sommet, il faut se diriger vers la droite jusqu'au corral de Ip, où se trouve un lac pratiquement à sec, juste en dessous du col entre les Cuchillares et le Pala de Alcañiz. Depuis l'ibón, il est possible de monter jusqu'au col et de suivre la crête ou, mieux encore, d'atteindre la crête par un canal balisé sur la gauche, d'où l'on sort ensuite sur la droite, puis de suivre la crête en évitant les tronçons les plus difficiles sur la gauche (PD).
Peña Retona (2.775m)
La Peña Retona, bien qu'elle soit le plus haut sommet de la Sierra de Partacua, plus connue sous le nom de Sierra de la Peña Telera, est un sommet beaucoup moins connu que celui-ci. Sa position à l'extrémité ouest de la sierra implique une longue marche d'approche, tant par l'est que par le sud, ce qui le réserve aux collectionneurs de sommets et aux skieurs-alpinistes.
De Acumuer (Montée : F ; Distance : 27 kilomètres aller-retour ; Durée approximative : 11 heures ; Dénivelé : 1 700 m) suivre la piste (fermée à la circulation) en mauvais état sur 8,5 kilomètres jusqu'à la fin. Ensuite, nous tournons à droite, en terrain confus, vers Plana del Rincón et nous nous dirigeons vers le nord jusqu'au col de Canal Ancha, entre Pico Puerto Rico et Peña Retona. Pour trouver la cheminée d'accès au sommet (F), il faut traverser la zone rocheuse à gauche puis à droite en diagonale.
Depuis Piedrafita de Jaca, le long du canal Ancha (canal large) (Montée : PD ; Distance : 24 kilomètres aller-retour ; Durée approximative : 10 heures ; Dénivelé : 1400m). Depuis le parking du parc de la faune de Cuniacha, continuer sur une piste fermée à la circulation (8,5 km) jusqu'à un virage où elle commence à s'éloigner de la chaîne de montagnes, dans la zone des sources de Goluso. La piste est en bon état et certains choisissent de l'emprunter à vélo. La montée à la Peña Retona se fait par le canal Ancha (PD), qui est assez accidenté et qu'il vaut mieux gravir avec de la neige (piolet et crampons).