Doux rêve
Nous poursuivons la publication des micro-histoires de la deuxième édition du concours : Histoires de haute altitudenous vous laissons apprécier "Dulce sueño", de Matías Gisbert Vivó.
Doux rêve
-par Matías Gisbert Vivó-.
Après avoir perdu mes compagnons dans le brouillard épais, j'ai erré sans but à travers la montagne jusqu'à ce que mes forces faiblissent, puis j'ai décidé de m'asseoir et d'attendre que le temps s'améliore, j'ai regardé les flocons de neige tomber sur mon corps, et ainsi, hypnotisé par cette image, je suis entré dans une sorte de transe, on dit que l'on se souvient de toute sa vie quand on voit une mort imminente, dans mon cas, je ne me souviens que d'un doux rêve, Je suppose que l'épuisement dû à la tentative d'atteindre le sommet dans ces terribles conditions météorologiques et la léthargie due à l'hypothermie m'ont aidé à ressentir, au lieu du froid, du danger, de la solitude, une tranquillité, une sérénité, une paix intérieure qui me donnait l'impression d'être à la maison avec ma famille, cet état de tranquillité si placide a été interrompu par le bruit retentissant des rotors de l'hélicoptère de sauvetage.