La vente des Pyrénées

Histoires d'altitude I : La vente des Pyrénées
Histoires d'altitude I : La vente des Pyrénées

Nous poursuivons la publication des micro-récits de la première édition du concours : Histoires de haute altitudenous vous laissons profiter de "La venta del Pirineo", par Unai Lanseros.

La vente des Pyrénées

-par Unai Lanseros-

Qui achète une montagne ?

Qui modifie la vie d'un village, d'une vallée ?

Il y a des choses que l'argent ne devrait pas acheter. Encore moins une montagne. Encore moins celle-là.

Tout Gavarnie attendait l'arrivée de l'homme depuis l'aube, surtout moi, qu'il avait embauché comme mineur. Nous savions seulement qu'il s'agissait d'un aristocrate au nom étranger, aventurier et globe-trotter, comme nous l'avait dit Pascal.

Que c'était bon pour la ville, que les touristes viendraient, qu'ils quitteraient les thermes de Luz pour venir dépenser leur argent ici. Ils y croient dur comme fer.

L'euphorie est retombée lorsqu'un homme est arrivé à pied au petit matin, saluant et remerciant la réception. C'était l'aristocrate ? À pied ? Dans cette tenue ? Seul ? Soutenant son poids à l'aide d'une canne ? C'est ridicule.

Il m'a salué de manière amicale. Il m'a serré la main. Je savais qu'il était différent.

C'était lui, le comte Henry Russell.