On dirait que
Nous poursuivons la publication des micro-récits de la première édition du concours : Histoires de haute altitudeNous vous laissons vous amuser avec "Parece", en Karmele Garaioa Aranburu.
On dirait que
-par Karmele Garaioa Aranburu-
Le jour où je suis arrivé au Mont Blank, c'était le deuxième sommet auquel je m'attaquais. Pour le plus facile, nous sommes partis à deux heures du matin et à sept heures, nous étions au sommet. En chemin ? Quelques trébuchements avec la corde, quelques rimayas, des WC en altitude, des levers de soleil à 4000 mètres et une conversation intérieure presque sans fin. Et puis il y a eu le deuxième sommet. Celui de soi, de ses monstres, de son sac à dos plein (ou pas) de cailloux, celui qui vous rend tout petit, plein d'insécurités et qui en même temps fait ressortir votre côté le plus tenace. Celle qui va plus loin que n'importe quel sommet. Celle qui marque la vraie crête. Pas de bruit de crampons, pas de cordes qui trébuchent, pas de plaques de glace ni de difficultés techniques. Celle qui n'atteint pas le sept, mais dont on se rapproche à chaque petite conquête. On dirait que la montagne vous emmène vers votre meilleure version. On dirait.